Quand un son retentit, il se reflète contre les murs, les planchers, le plafond et les environs. Encore et encore. Avec chaque réflexion, il devient moins fort, pour finalement se fondre dans le bruit sans fin de tous les sons qui ont jamais été. Mais son énergie demeure, pour toujours.

Lorsqu’un faisceau de lumière tombe sur un objet, il se réfléchit. Sur l’objet, contre les murs, les planchers, le plafond et les environs. La forme de l’objet n’est plus reconnaissable, mais le faisceau de lumière continue à réfléchir et continue son voyage, pour toujours. L’image et le son de ce qui se passe dans un espace, restent toujours là : la mémoire des pierres.

Concert

Le 6 août 2022 à 18h00, Anne Queffélec a joué « Nun komm der Heiden Heiland » de JS Bach, BWV 659a, arrangé par Ferrucio Busoni et joué dans le cadre du Festival de l’Été Mosan. Le concert a eu lieu sur la cour intérieure du Prieuré d’Anseremme, à Dinant (Belgique). J’ai enregistré sa version, je l’ai découpée en morceaux et superposée en couches : toutes les informations musicales (et visuelles) étaient mélangées comme si c’était des reflets de l’espace lui-même. Les sons de l’environnement que j’ai enregistré la veille (sons de la Meuse, nature, marina) y étaient ajoutés.

Une demi-heure après la représentation, pendant la pause du concert vers 18h40, le montage a été projeté sur les murs (en pierre naturelle) du prioré dans une boucle sans fin : La Mémoire des Pierres. Les pierres du Prieuré témoignaient de la musique qui s’était déroulée dans ses murs.