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Le fond de « Memento Mori » est visible sur les cinq écrans. Comme dans l’art des primitifs flamands, il montre un paysage impressionnant avec des montagnes et des rochers.

Le lapin est assis dans le panneau de gauche. Des éléments de vanité – de son point de vue – l’entourent : des fleurs et de l’herbe fanées, une voiture de sport accidentée, des immeubles d’habitation à moitié démolis et, surtout, un barbecue.

Le deuxième panneau de gauche montre l’épouse du sponsor. Elle prie, face au panneau central. Un drago se tient à côté d’elle, un arbre originaire des îles Canaries. Selon la tradition, sa sève représente le sang du Christ. Hieronimus Bosch a représenté un tel arbre dans le Jardin des délices terrestres.

Le panneau central représente l’homme. Il a à sa disposition une bouteille de vin (Sangre de Torro), du pain et des fruits. L’Homme mange le lapin sereinement ; son système digestif le transformera encore plus. Derrière lui se trouve le tracteur qui mettra fin au cycle du lapin.

Ensuite, le parrain est représenté. Il vénère l’Homme.

Le panneau à l’extrême droite montre le Chien, l’adjudant du sponsor. Il est entouré d’égouts, de sacs poubelles, de toilettes, de fumier – toutes choses qui préparent les restes du Lapin à la prochaine étape. Ce panneau contient déjà la nouvelle vie : les plantes sont vertes et en fleur.

Tout le temps, en arrière-plan, le tracteur répand du fumier sur les champs, donnant ainsi vie aux plantes qui nourriront de nouveaux lapins dans un cycle sans fin. Sa remorque s’affiche : « Memento Mori » : souvenez-vous que vous devez mourir.

Musique

J’ai composé la musique dans un faux style Ars Nova/Ars Antiqua, basé sur une version pervertie du texte latin original « Memento Mori ». Ce texte est complété  avec un fragment que j’ai trouvé sur le site web du Vatican et qui s’insérait incroyablement bien dans ce contexte : « Enflammé par ton amour, je préfère mourir, et je veux que mes membres soient coupés en morceaux en signe de mon amour pour toi ».