Approche Artistique : 5 axiomes que tout le monde connaît déjà

La fin justifie les moyens (et les médias)

Depuis les années 60, le public est habitué à une communication très percutante. Les messages publicitaires et politiques sont d’une part dépouillés de tout ornement superflu et d’autre part remplis d’éléments subliminaux, séduisants, pseudo-authentiques et pseudo-rassurants. Pour toucher l’âme du public, il faut solliciter tous les sens du spectateur.

Chaque processus est sacré

Chaque œuvre d’art (et chaque communication) repose sur un processus, volontaire ou involontaire, conscient ou inconscient. Dès qu’un artiste a choisi ou entamé un processus, il doit respecter l’issue de ce processus.

Dites ce que vous avez à dire

L’idée de l’art pour l’art est trompeuse. Chaque œuvre d’art n’existe que dans un contexte social et véhicule inévitablement des valeurs et des préjugés. L’idée de l’expression individuelle au sens romantique est séduisante, mais conduit au conformisme. Cependant, chacun a le droit (ou le devoir) d’interpréter les œuvres d’art à sa manière.

Nous vivons dans un contexte

Comme l’ont dit de nombreux sémiologues du 20e siècle : « toute expression est intertextuelle ». Il serait dommage de ne pas jouer avec les symboles et les icônes utilisés par nos collègues et prédécesseurs. J’aime les placer dans un nouveau contexte et me réjouir des résultats inattendus.

Tout est relatif

Chaque vision est relative, y compris les œuvres que je produis et les axiomes de mon approche artistique. L’imparfait est respectable. Parfois, tout est si relatif que seul l’humour peut saisir l’essence. Le monde est régi par le hasard. Je ne vois pas la nécessité d’exclure le hasard et ses imperfections, ni dans la création, ni dans la présentation de mes œuvres. Rien n’est figé.

Quelques artistes qui sont/ont été importants pour moi

  • Erik Satie, pour la façon dont il a ignoré les normes et la rigueur avec laquelle il a poursuivi ses propres principes
  • John Cage, parce qu’il m’a appris à accepter le monde comme il est
  • Frederick Rzewski, parce qu’il m’a appris à ne pas accepter le monde comme il est
  • Joris De Laet, parce qu’il m’a appris l’importance des processus dans l’art
  • José Saramago, pour la même raison
  • Charly Morrow qui m’a appris que chaque événement peut être plus important. Ou plus petit.
  • La Fondation Logos qui brouille la frontière entre sculpture, événement et concert
  • Bill Viola, pour la réintégration d’un sens esthétique et du storytelling dans une forme d’art qui était purement expérimental
  • La Fura dels Baus qui m’ont démontré qu’il est toujours possible de passer un message d’une façon plus forte et plus intense
  • Robert Rauschenberg, pour l’expression forte dans son œuvre en intégrant les symboles et médias de son temps
  • Marcel Broodthaers, parce qu’il cherchait les moyens les plus performants pour passer ses messages et parce qu’il jouait avec la signification intrinsèque dans les médias qu’il utilisait
  • Les Primitifs Flamands pour avoir développé leur langage, ainsi que les compositeurs de l’Ars Nova
  • Ma femme Gerda Van Damme, sans commentaire.
  • Louise Bourgeois, dont l’araignée me vient toujours à l’esprit quand je pense à Bilbao
  • Marcel Duchamp, naturellement
  • Boris Vian, pour sa polyvalence, son humour et sa vision du monde